Les femmes : actrices climatiques de premier ordre.
- Facundo Clémence Facleta
- 13 avr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 jours
Cet écrit ne sera que le résumé de l'excellent article"Pourquoi les femmes sont essentielles à l'action climatique", sur le site internet des Nations Unies.
Ces lectures nous paraissent nécessaires pour mieux présenter, et défendre le cas échéant, le discours et les valeurs écoféministes de WECF France. Elles seront nos alliées précieuses, à coups d'exemples précis et de chiffres officiels, pour répondre à des questions du genre "et pourquoi les femmes et pas les hommes ? Eux aussi subissent les effets du changement climatique ?", "Et pourquoi parler de la vulnérabilité de la femme, alors que vous voulez toujours la parité ?", "Et quels rôles jouent les femmes au quotidien concernant l'implication environnementale, qu'un homme ne saurait pas jouer ?" etc.
L'(in)égalité des sexes
Il est essentiel de donner aux femmes et aux filles les moyens de s’exprimer et de jouer un rôle dans la prise de décisions sur les questions liées aux changements climatiques pour favoriser le développement durable et renforcer l’égalité des sexes.
En tant que pionnières de nombreuses nouvelles techniques agricoles, premières à intervenir en temps de crise, entrepreneuses dans le domaine de l’énergie verte et responsables nationales, les femmes proposent des idées et des solutions inestimables pour mieux faire face aux changements climatiques et à leurs risques.
La crise climatique n’est pas « neutre du point de vue du sexe ». Elle exacerbe les inégalités existantes et constitue ainsi une menace sans précédent pour les moyens de subsistance, la santé et la sécurité des femmes et des filles.
Les femmes sont moins aptes à faire face aux changements climatiques dès lors qu’elles ne peuvent disposer pleinement et librement des biens et des services environnementaux et qu’elles participent moins au processus décisionnel et à la répartition des avantages tirés de la gestion de l’environnement.
Pendant les périodes de sécheresse et de précipitations irrégulières, de nombreuses femmes de pays à revenu faible et intermédiaire, qui dépendent de l’agriculture, travaillent plus dur pour assurer les revenus et les ressources de leur famille.
Le financement actuel de l’action climatique atteint rarement les femmes et leurs organisations, et seule une infime partie de celui-ci est spécialement consacrée à leurs besoins, à leurs droits et à leurs solutions.
Étant donné que les changements climatiques alimentent les conflits dans le monde entier, les femmes et les filles sont plus vulnérables à toutes les formes de violences sexistes.
Lorsque des catastrophes surviennent, les femmes ont moins de chance de survivre et risquent davantage d’être blessées en raison d’un accès limité à l’information, à la mobilité, au processus décisionnel ainsi qu’aux ressources et aux formations.
La santé des femmes et des filles est menacée par les changements climatiques et les catastrophes, qui limitent l’accès aux services et aux soins de santé et accroissent les risques liés à la santé maternelle et infantile.
La chaleur extrême augmente l’incidence de la mortinatalité. Les changements climatiques favorisent en outre la propagation des maladies à transmission vectorielle telles que le paludisme, la dengue et le virus Zika, qui peuvent potentiellement conduire au décès de la mère et du nouveau-né.
Sources: ONU Femmes (1, 3, 4, 5, 7, 9, 10), GIEC (2), PNUE (6), UNFPA (8)
3 raisons pour lesquelles l'autonomisation des femmes et des filles est essentielle à l'action climatique :
- Les femmes sont les gardiennes de l'environnement. Agricultrices, elles se sont sans cesse adaptées (en fonction du climat, des sols, des essences...). Les femmes autochtones ont été à l'avant-garde de la conservation de l'environnement ( savoirs, pratiques ancestrales, mises en place de solutions durables et respectueuses. ex : laisser les forêts intactes pour que les pollénisateurs puissent continuer leur oeuvre).
- Les femmes sont l'épine dorsale de la résilience. Lorsque des catastrophes climatiques surviennent (inondations, incendies, sécheresses, tempêtes, séismes) les femmes portent un fardeau supplémentaire : celui de s'occuper d'autrui (sauver les plus faibles du foyer, enfants et vieillards pendant // les soigner et prendre soin d'eux ensuite // soutenir et reconstruire la communauté enfin). Malgré leurs connaissances et compétences, elles sont par la suite largement exclues de l'élaboration des politiques, des stratégies et des programmes visant à lutter contre les risques de catastrophe.
- Les femmes sont des agents du changement. Les femmes jouent également un rôle clé dans la conduite du changement en tant que consommatrices, travailleuses, dirigeantes politiques et chefs d'entreprise. Les femmes sont plus susceptibles de recycler, de réduire les déchets, d'acheter des aliments bio et des produits portant un label écologique, et d'économiser l'eau et l'énergie dans le ménage. Dans le monde des affaires, les entreprises diversifiées sur le plan du genre tendent à avoir de meilleurs rapports environnementaux et une meilleure gouvernance climatique que leurs pairs.
Quelques chiffres
Lors de catastrophes climatiques extrêmes, les femmes et les enfants sont 14 fois plus susceptibles de mourir que les hommes (accès limité à l'information, mobilité restreinte, manque de prise de décision et de ressources.)
On estime que 4 personnes sur 5 déplacées par les effets des changements climatiques sont des femmes et des filles.
Si les femmes avaient le même accès aux ressources productives que les hommes, les rendements agricoles pourraient augmenter de 20 % à 30 %, ce qui permettrait de nourrir 100 à 150 millions de personnes supplémentaires.
Dans les pays en développement, les femmes produisent jusqu'à 80 % des denrées alimentaires (contre 50% de la production alimentaire mondiale).
Les femmes effectuent au moins 2 fois et 1/2 plus de travaux ménagers et de soins non rémunérés que les hommes.
Dans les sociétés plus riches, les femmes sont à l'origine de 70 % à 80 % de toutes les décisions d'achat des consommateurs, ce qui favorise la transition vers des modes de vie plus durables.
Voilà... Ces quelques informations,comme un premier pas vers une meilleure compréhension de l'impact positif que les femmes peuvent avoir, et ont, sur l'environnement, mais aussi de leur vulnérabilité face aux conséquences du changement climatique, décuplée par les inégalités et leur mise au ban par des sociétés largement patriarcales.
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