Les pistes cyclables (3) : VIA VERDE SANTANDER MEDITERRANEO [Espagne]
- Facundo Clémence Facleta
- 17 févr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 févr.
Une piste sans col de montagnes, qui relie la côte cantabrique à la Méditerranée.
Inauguré en 1930 et long de 367 kilomètres, le chemin de fer Santander-Méditerranée était un projet ferroviaire espagnol destiné à relier Santander (au nord, sur la côte cantabrique) et Valence, sur la côte méditerranéenne. En réalité, l´ouvrage a été inauguré alors qu´il était encore inachevé, la distance totale réelle qui sépare ces deux villes étant supérieure à 700 kilomètres. L´objectif principal de cette nouvelle ligne était d´acheminer des marchandises depuis
l´intérieur du pays vers les ports maritimes. Au cours de la guerre civile (1936-1939), elle a surtout largement été utilisée à des fins militaires. Dès les années 50, les travaux de prolongation du chemin de fer ont éte abandonnés et en janvier 1985, le transport de passagers cessa. Le transport de marchandises perdura encore quelques temps sur de rares tronçons et il faudra attendre les années 2000 pour que les projets de réhabilitation en pistes cyclables et pédestres commencent à voir le jour.
Plusieurs sections restent encore à créer à ce jour, c’est pourquoi l’itinéraire s’inspire du tracé des anciennes lignes ferroviaires plutôt que de les suivre intégralement.

En rédigeant cet article, je me suis perdue dans les méandres des INNOMBRABLES sites internet des voies vertes, des caminos naturales et des offices de tourisme espagnols !
Nous qui avons trouvé cet itinéraire "par hasard", en suivant la Via Verde Ojos Negros, puis des tronçons du Camino du Cid et de Montañas Vacias, je ne m´attendais pas à découvrir autant d´alternatives et d´informations sur cette piste cyclable Santander-Mediterraneo ! Au risque de me répéter, nous ne changerions pour rien au monde notre manière de vivre le voyage à vélo : laisser place aux imprévus et aux surprises (bonnes et parfois mauvaises) de la route. Nous prenons bien souvent connaissance de l´existence d´une piste ou d´un tronçon cyclable la veille au soir, quand nous regardons la carte pour le lendemain.
Aussi, nous avons emprunté la voie Santander-Mediterraneo de Valence à Cella sur 220 kilomètres (lire aussi notre article "Via Verde de Ojos Negros") puis au nord sur une courte portion : de Burgos à Trespaderne (env. 80 kilomètres), et ... Nous avons ADORÉ !
Sans connaître son histoire, nous avons été charmés par
la beauté et la diversité des paysages en quelques coups de pédales,
la facilité d´itinérance,
les tunnels (pas dangereux !),
les panneaux explicatifs,
les infrastructures,
l´esthétique des ruines des gares abandonnées,
l´authenticité des villages alentour,
le confort des bivouacs.
Nous avons emprunté ces itinéraires en octobre-novembre 2024 et la météo était idéale (même si beaucoup de vent !). En plein été, les chaleurs doivent parfois se faire étouffantes sur les tronçons rocailleux et désertiques.
Coups de coeur
Coups de coeur pour Oña et le centre d´interprétation de Trespaderne.
La quantité de gares désaffectées, et même d´aires de repos recemment installées et déjà à
l´abandon, nous a laissé dubitatifs et pensifs. La piste reste tout à fait transitable mais la végétation envahit tout ou partie du chemin, en fonction des communes traversés. On ressent au fil des kilomètres, l´implication, ou non, des dites municipalités !
La végétation reprend ses droits sur la piste cyclable et les installations !
La estacion de Oña est un bon exemple de rénovations réussies puisque c´est aujourd´hui une auberge (non testée) gérée par la municipalité. D´une capacité de 20 personnes, cet hebergement insolite met à disposition 4 chambres (pour 14€/adulte) sur réservation.
L´ancienne gare de Trespaderne est un autre exemple, mi-figue mi-raisin, d´une réhabilitation à moitié réussie. L´ancien hangar ferroviaire abrite aujourd´hui le Centro de Interpretación Arqueológica del Desfiladero de la Horadada (Centre d´Interprétation Archéologique des gorges de la Horadada), mais la gare (ancien centre d´accueil et
d´hebergement semble-t-il) et les infrastructures récentes en bois (cabanes avec dortoirs) tombent en ruine.
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