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Voyager à vélo quand on a ses règles

Expériences et conseils pour celles qui appréhendent de voyager en ayant leurs règles.


Chaque femme et chaque corps vont réagir différemment au nomadisme et au voyage au long cours. Lors de mon premier trip de plus de trois mois hors Europe, en sola, en Amérique latine et alors âgée de 25 ans, je n´ai par exemple pas eu une seule fois mes règles (c´était bien pratique) ! Pour en avoir parlé avec ma gynécologue à mon retour, j´ai compris que ça avait probablement été dû au stress du changement (même non ressenti) et à ce rythme de vie assez intense de mochilera*.


Je n´ai pas vécu la même chose en 2019-2020, puisque j´ai été "normalement" réglée sur les quasi deux ans de voyage. "Normalement" chez moi signifie : des douleurs dix jours avant l´apparition des règles et des saignements ou pertes jusqu´à une semaine après...


Cet article est l´occasion de vous présenter les solutions ou alternatives que j´ai pu mettre en place avec le temps et qui conviennent à mon cycle, pour vivre au mieux mes menstruations lorsque je suis en itinérance.


SOMMAIRE


Mon trousseau (!)


J´ai des règles très abondantes et relativement capricieuses dans leur expression (merci la résurgence après des jours d´arrêt !). Pour ajouter du piquant : mes syndromes

pré-menstruels (SPM) et les premiers jours du cycle sont très douloureux. À côté de ça, je/nous aimons voyager en autonomie, parfois sur plusieurs jours, dans des endroits sauvages et reculés. Aussi, je suis obligée de m´équiper en conséquence et si je le peux, anticiper les bivouacs sans "confort" (sans accès à l´eau, quoi).


Quelles protections j´utilise ?

  • 1 cup (+ 1 cup neuve de secours dans le fond d´une sacoche)

  • 3 serviettes hygiéniques lavables NUIT

  • 2 culottes menstruelles (flux moyen)


  • En cas d´urgence : j´ai quelques tampons sans applicateur (volés à ma frangine, mais chuuut), éparpillés un peu partout dans les poches des sacoches.


Cela peut sembler beaucoup, mais c´est ainsi que je me sens sereine.


En 2019-2020, je ne voyageais qu´avec 1 cup et 3 SHL flux normal et ça fonctionnait très bien aussi, mais je séjournais très régulièrement dans des lieux équipés, où je pouvais laver et faire sécher mes accessoires périodiques (hébergements chez l´habitant, casernes de pompiers, hostal... En Amérique du Sud, les prix sont très accessibles et les invitations spontanées plus nombreuses).


En définitive : on adapte sa quantité de protections menstruelles au style de son voyage et à ses destinations ... Il serait intéressant d´avoir le retour d´une cyclovoyageuses ultra light à ce sujet !



media.istockphoto
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Les alternatives aux plastiques


En plus de la pollution** que leur fabrication et leur usage engendre, et en plus de la dangerosité pour notre corps, les protections menstruelles coûtent une fortune dans certains pays du monde et sont souvent vendues dans des sachets plastiques individuels

(ex : en Colombie).


Je ne peux que vous conseiller de voyager avec une cup. La taille est à adapter à votre cycle. Les femmes de tout âge peuvent utiliser une coupe menstruelle, qu'elles aient eu un enfant ou non.


Les (nombreux !) avantages de la cup :

  • les économies (en moyenne 17€ pour une cup qui va durer jusqu`à 10 ans !)

  • le confort (le mien et celui de la planète, en évitant les 100 kilos de déchets plastiques générés en moyenne par une femme au cours de sa vie)

  • la practicité (en fonction de son flux on ne vide que deux à trois fois sa cup/jour)

  • l´hygiène (la cup ne dégage aucune odeur, ni pleine ni une fois vidée)





Les avantages des serviettes et culottes menstruelles :

  • idem que la cup pour les économies et le confort (en moyenne une SHL flux abondant coûte 11€ et dure environ 5 ans)

  • la practicité (les SHL se replient sur elles-mêmes, même utilisées, on peut donc les ranger facilement avant de pouvoir, rapidement, les laver)

  • le double emploi (une culotte menstruelle peut servir de culotte de tous les jours !)

  • la tranquilité (si on a un flux abondant comme le mien, c´est pratique d´allier cup et SHL ou CM le soir, surtout quand on loge chez quelqu´un ! Ça évite les mauvaises surprises des taches sur le matelas le matin)


Comment prendre soin de soi et de sa cup :

Souvent, la grande appréhension des femmes à l´usage de la cup en voyage est liée à hygiène, de l´utilisation comme de l´entretien. Or, je vous promets, ce n´est vraiment pas sorcier au quotidien !


  1. Se désinfecter/laver les mains (j´ai toujours du gel hydroalcoolique)

  2. Enlever, vider puis rincer / laver sa cup (si il n´y a pas accès à l´eau, il est apparemment possible de nettoyer l´intérieur et l´extérieur avec du papier toilette. Personnellement,

    j´ai toujours de l´eau à disposition, quitte à entrer aux WC avec une gourde. Si j´utilise du savon, c´est 3 fois rien)

  3. Stériliser sa cup en la faisant bouillir (je le fais à chaque fin de cycle, mais j´ai lu qu´il était possible de le faire tous les 3 mois...!)

  4. Ranger et protéger sa cup (j´utilise un petit pochon en tissu à cet effet)



Les soirs où nous n´avons ni douche ni point d´eau, je me lave au gant de toilette et à la gourde. Avec une gourde d´un litre, je peux en règle générale me laver le corps dans son intégralité. Quand j´ai mes règles, c´est plutôt un litre pour le visage, les aisselles et les parties intimes. Nous essayons d´anticiper et de remplir notre waterbag pour le bivouac (pas toujours possible en fonction des endroits, ou alors il nous est aussi arrivé de le remplir inutilement trop en amont et de rouler des dizaines de kilomètres avec 10 kilos supplémentaires !).


Et la cup quand on pédale ?


J´utilise des cyclistes depuis peu de temps, j´avais toujours été strictement contre cet accessoire un peu trop pro à mon goût. Il n´y a que les imbéciles qui ne change pas d´avis :

c´est un vrai bonheur quotidien pour mon postérieur !


Je ne porte pas de culotte avec le cycliste, donc la cup est tout à fait adaptée. Je ne ressens que très rarement une gêne, ce qui indique à tous les coups que je l´ai mal positionnée au départ. Dans ce cas (parce que j´ai trop enfoncé ma cup), et parce que mon flux est ce qu´il est, les fuites ne sont pas rares. Cela peut m´arriver aussi si j´oublie de vider ma cup à temps. Ce n´est pas grave, je laverai à l ´eau froide et puis ça tombe bien, mon fond de cycliste est rouge...!


Personnellement il m´est impossible de rouler avec un SHL, ça me fait un mal de chien et ça m´est tout à fait inconfortable.


Et les douleurs quand on pédale ?


Seins gonflés prêts à exploser, douleurs lombaires et SURTOUT crampes ovariennes et douleurs pelviennes, mes SPM et mes règles ne sont pas tendres. Néanmoins, je choisis de ne pas prendre d´anti-douleur (sauf exceptionnellement un ibuprofène).


En alternative, et une fois au bivouac, je me pose parfois un linge chaud (gant de toilette trempé dans l´eau bouillante par exemple) sur les ovaires, ou je me masse avec mon huile de jojoba / HE Ylang Ylang***. Quand je roule, je serre les dents ou je crie parfois ! Je me donne bien entendu toutes latitudes pour faire une pause, m´hydrater et me plaindre (combien de fois Facu a-t-il pu entendre "J´aimerais tellement que tu ressentes ce que je ressens pour comprendre" ?!).


Nous avons convenu tous les deux que si j´en ressentais le besoin, et quelqu´en soit le prix, nous pourrions réserver un hébergement pour que je passe mes menstruations "au calme et dans le confort". En 9 mois de voyage en 2024, ce besoin ne s´est jamais fait ressentir.


Pédaler et voir les paysages défiler m´aide à penser à autre chose...






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*Mochilera: de mochila, littéralement sac-à-dos. Une femme qui voyage à pied, en stop, en transports en commun avec son sac. Baroudeuse. **Article de National Geographic assez ancien mais toujours d´actualité (2019) : https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2019/09/comment-les-protections-hygieniques-sont-devenues-si-polluantes


***Huiles essentielles intéressantes pour apaiser les règles douloureuses (à toujours utiliser dans une base d´huile) : Ylang ylang, lavande, camomille romaine et la plante des femmes : la sauge sclarée !

 
 
 

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